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Plaidoyer pour la conservation du lac Tanganyika

Le coordonnateur du Projet d’appui pour l’aménagement intégré du Lac Tanganyika (Prodap), Manara Kamitenga, a appelé ce vendredi 4 mars, la population à la protection de ce lac. Il envisage la plantation de près de trois millions d’arbres dans les sites de Kalemie, Uvira et Fizi pour lutter contre la dégradation du lac Tanganyika.

«Ce lac est l’un des plus riches en faune et contient 250 à 300 espèces de poisson dont plusieurs sont endémiques qu’on ne trouve nulle part au monde », a déclaré Manara Kamitenga.

Selon lui, la gestion irresponsable de l’environnement peut occasionner la disparition de certaines espèces des poissons.

Projet de reboisement de 80000 hectares le long du Lac Tanganyika

Le ministre de l’Agriculture Norbert Basengezi a installé vendredi à Kalemie, au Nord-Katanga, le bureau de l’Unité de coordination du lac Tanganyika. Il s’agit d’un projet international financé par l’African Development Bank, visant la protection de ce lac et la promotion des territoires riverains.

En plus du reboisement le long du lac, l’Unité de coordination du Lac Tanganyika devra également construire 20 écoles, 15 centres de santé publique, 45 latrines et 400 kilomètres de route de desserte agricole au bénéfice des populations riverains du Lac Tanganyika. Aussi, l’un des objectifs du projet sera de moderniser la pêche pour augmenter la production de poisson, de 57 000 tonnes actuellement, à 80 000 tonnes. Cette modernisation passe aussi par la lutte contre la sédimentation du lac.

10 millions de personnes concernées par le projet
Ce projet intervient plus d’un mois après la tenue d’une conférence ministérielle en août dernier à Uvira (Sud-Kivu) sur la gestion commune du Lac Tanganyika. Une rencontre qui avait réuni les ministres des quatre pays en charge de l’Agriculture, la pêche et l’élevage. C’est à cette occasion que les gouvernements de la République Démocratique du Congo, du Burundi, de la Tanzanie et de la Zambie avaient annoncé le lancement de ce projet que finance la Banque Africaine de Développement à hauteur de 80 millions d’euros. La rencontre d’Uvira avait alors servi à l’harmonisation entre les quatre pays de leurs politiques respectives sur la gestion des ressources du Lac Tanganyika. Selon les estimations, environs 10 millions de personnes riveraines dépendent quotidiennement des produits du lac Tanganyika. De plus, faire face à la surexploitation des ressources halieutiques du lac et à la pollution reste une priorité.

« Kalemie, don du Tanganyika »
Indépendamment de la démarche politique, à Kalemie, la société civile et les organisations non gouvernementales nationales et internationales s’étaient également lancées dans la recherche de solutions pour une meilleure gestion des ressources du Lac Tanganyika menacé par ailleurs par le déboisement. Dans cet ordre d’idée, à l’initiative de l’ONG Slow Food Tanganyika, et en partenariat avec les services publics locaux de l’environnement, de l’agriculture et du tourisme, une campagne de reboisement du littoral du lac Tanganyika a été lancée en Avril 2009 à Kalemie. L’objectif étant de lutter contre l’avancée du lac sur la côte à cause du déboisement de celle-ci. Toutes les communautés locales étaient appelées à collaborer à ce projet. Avant cette campagne, au mois de février, un atelier sur la gestion des ressources du lac Tanganyika avait été organisé à l’initiative de la même ONG (Slow Food Tanganyika). Une rencontre qui avait pour objectif de mettre au point un plan de développement pouvant faire de Kalemie « un don de Tanganyika » comme l’Égypte est le don du Nil. Une centaine de participants venus de toutes les couches sociales et professionnelles y avaient pris part. Deux gros problèmes à résoudre étaient identifiés: le déboisement et la pollution du lac.

Carte postale du Lac Tanganyika
Le Lac Tanganyika est l’un des grands lacs d’Afrique. Il est le deuxième sur le continent du point de vue de la surface, après le lac Vitoria, et deuxième également au monde du point de vue du volume et de la profondeur après le lac Baïkal en Russie. Il est le plus poissonneux du monde. Ce lac tire son nom d’une langue de la région, le kibembe, et s’appelait « Etanga’ya ‘nia », qui signifie « lieu de mélange ». Deux Européens, Richard Francis Burton et John Hanning, le découvrirent en 1858. D’une superficie de 32 900 km², le Lac Tanganyika s’étend sur 673 km2 le long de la frontière de la Tanzanie (à l’est) et de la République Démocratique du Congo (à l’ouest) ; son extrémité nord sépare ces deux pays du Burundi, son extrémité sud les sépare de la Zambie. On retrouve à l’ouest (du côté congolais) les monts Mitumba. Il fait partie du bassin du fleuve Congo. Le 5 décembre 2005, un violent séisme, d’une magnitude de 7,5 sur l’échelle ouverte de Richter, a provoqué des dégâts et fait quelques victimes côté congolais. L’épicentre de ce séisme se situait sous le lac à une profondeur de 10 kilomètres.

Par ailleurs, ce lac est très réputé pour le nombre important de ses espèces endémiques. Pas moins de 250 espèces de poissons cichlidés et 150 espèces de non-cichlidés coexistent, dont la plupart vivent le long de la côte jusqu’à environ 180 mètres de profondeur.

La plus grande part de la biomasse se situe dans la zone pélagique et est dominée par six espèces: deux espèces de sardines du Tanganyika et quatre espèces de Lates. La quasi-totalité des espèces de cichlidés est endémique et plusieurs sont appréciées comme poissons d’aquarium. Enfin, le Lac Tanganyika est aussi connu pour la limpidité exceptionnelle de ses eaux, celles-ci permettant une visibilité atteignant les 25 mètres. Et ses eaux sont d’une extrême richesse minérale.

Un aperçu peu réjouissant du changement climatique en Afrique

Si les nouveaux rapports et estimations concernant l’impact du changement climatique ne manquent pas, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) conserve en la matière une position d’autorité.

L’édition 2009 de l’Étude sur la situation économique et sociale dans le monde, un rapport publié chaque année par le Département des Affaires économiques et sociales des Nations Unies, est consacrée à la question du changement climatique. Certains effets importants du changement climatique dans différents pays africains y sont présentés sous la forme d’un guide accessible et quelque peu troublant, réalisé à partir des rapports du GIEC.

Voici ici un aperçu des grandes lignes de ce guide.

Sécurité alimentaire

Afrique du Nord, du Maroc à l’Egypte

D’ici 2100, la production agricole pourrait subir des pertes correspondant à entre 0,4 et 1,3 pour cent du Produit intérieur brut (PIB) moyen.

Égypte: d’ici 2050, les hausses des températures risquent de provoquer une baisse de la production de diverses cultures céréalières, allant de 11 pour cent pour le riz à 28 pour cent pour le soja.

D’après les prévisions, les précipitations devraient décliner, ce qui aurait une incidence sur le débit du Nil, tandis qu’une hausse du niveau de la mer affecterait la production alimentaire dans le delta du Nil.

Afrique de l’Ouest

D’ici 2100, la région pourrait subir des pertes agricoles représentant deux à quatre pour cent de son PIB moyen. La hausse des températures moyennes annuelles à l’échelle planétaire provoquerait un réchauffement des mers, qui affecterait les activités de pêche dans le nord-ouest de l’Afrique.

Golfe de Guinée : Les activités de pêche et d’aquaculture des lagunes sont menacées par la destruction des plages qui délimitent les lagunes côtières, car ces barrières naturelles très peu élevées ne résisteraient pas à la hausse du niveau de la mer. La modification des régimes pluviométriques pourrait en outre affecter la quantité d’eau présente dans les cours d’eau qui alimentent les lagunes.

Guinée : Entre 17 et 30 pour cent des rizières existantes pourraient être inondées de façon permanente d’ici 2050.

Bénin et Côte d’Ivoire : Les inondations risquent d’entraîner la salinisation des terres du littoral, ce qui représente une menace pour la production d’huile de palme et de noix de coco.

Afrique de l’Est

D’après les prévisions, les précipitations devraient augmenter dans certaines zones de la région. La vie végétale et animale du Lac Tanganyika pourrait être réduite d’environ 20 pour cent, et les rendements de la pêche risquent de diminuer de 30 pour cent.

Au Kenya, une hausse d’un mètre du niveau de la mer pourrait affecter la production de mangues, de noix de cajou et de noix de coco, provoquant des pertes de près de 500 millions de dollars par an.

Du côté des effets positifs du changement climatique, on peut citer les hautes terres d’Éthiopie, où la saison de croissance est susceptible d’être allongée par les effets combinés de la hausse des températures et de l’amélioration des précipitations.

Afrique australe

Les phénomènes El Niño – augmentation des températures des eaux de surface de l’Océan Pacifique central et oriental – risquent de devenir plus fréquents, ce qui perturberait les précipitations et provoquerait indirectement une baisse sensible de la production de maïs.

En revanche, en raison de l’augmentation des températures et du niveau des précipitations, la saison de croissance pourrait durer plus longtemps dans certaines zones de l’Afrique australe, comme le Mozambique.

Afrique du Sud : La production céréalière sud-africaine, qui est la plus importante d’Afrique, pourrait voir ses recettes nettes baisser de 90 pour cent d’ici 2100.

Ressources en eau

Afrique du Nord

Le nombre de personnes concernées par le stress hydrique pourrait augmenter d’ici 2055, en particulier en Egypte, où, dans un contexte de forte croissance démographique – la population devrait atteindre entre 115 et 179 millions d’ici 2050 – les besoins en eau seront sans doute de plus en plus importants, du fait de la hausse des températures.

Afrique de l’Est et de l’Ouest

Selon les prévisions, les précipitations devraient augmenter dans ces régions, ce qui conduirait à la multiplication des sécheresses dans l’est du continent, et des inondations dans l’ouest.

Afrique australe

Dans la région, des zones étendues subissent déjà des pénuries d’eau ou doivent lutter contre la désertification croissante liée à l’aridité du climat. On peut donc s’attendre à ce que le nombre de personnes confrontées au stress hydrique augmente d’ici 2055, du fait de l’irrégularité ou du déclin des précipitations.

Santé

Afrique de l’Ouest

Bonne nouvelle ! D’ici 2050 et au-delà, une grande partie de l’ouest du Sahel sera probablement devenue impropre à la transmission du paludisme.

Afrique de l’Est

D’après des études portant sur les parasites, les hautes terres d’Éthiopie, le Kenya, le Rwanda et le Burundi, qui sont pour l’instant épargnés par le paludisme, pourraient subir de modestes incursions du parasite d’ici 2050, et devenir totalement propices à la transmission de la maladie d’ici 2080.

Dans certaines régions de Somalie, qui présentent actuellement de faibles taux de paludisme, la prévalence de cette maladie pourrait fortement augmenter.

Les épidémies de fièvre de la Vallée du Rift – qui ont été particulièrement importantes lors de l’événement El Niño de 1997-1998 en Afrique de l’Est, et qui sont liées aux inondations – pourraient devenir plus fréquentes et toucher des zones plus étendues, en raison de la multiplication des événements El Niño.

Afrique australe

Le paludisme risque de toucher des zones de plus en plus nombreuses. On prévoit en effet une expansion vers le sud de la zone de transmission, qui affecterait le Zimbabwe et l’Afrique du Sud.

Certaines parties des hautes terres de l’Angola, où les cas de paludisme sont aujourd’hui relativement rares, pourraient devenir tout à fait propices à la transmission de la maladie d’ici les années 2080.

Recette de feuilles de manioc (Saka-Saka)

Ingrédients
– Feuilles de manioc (1 bottes) ou 800 g (si déjà moulues).
– 2 Aubergines de taille moyenne.
– 3 oignons.
– 3 cubes de maggie Pondu.
– 1/2 litres d’huile de palme.
– 2 piments rouge.
– 1 verre à whisky d’arachide cru.
– 1/2 gousse d’ail.
– 1 cuillère à soupe de sel en grain

Préparation
1 cuillère à café de sucre (afin de réduire l’acidité). Mettre dans une casserole les feuilles de manioc avec l’eau (double du volume des feuilles) à grand feu pendant 45 minutes à 1h. Rajouter aubergine, poivrons verts, oignons, les parties vertes des poireaux coupés grossièrement et laisser au feu 30 minutes. Rajoutez l’eau si nécessaire.

Rajouter l’huile de palme et laisser cuire jusqu’à la réduction de la masse liquide.

Facultatif: vous pouvez aussi mettre des morceaux de poisson frais ou fumé lors de la cuisson.

C’est un légume d’accompagnement. Il se mange servi avec de la viande (grillée ou en sauce), riz, fufu « semoule », la morue, poissons (en sauce ou grillé).

Variantes

Ingrédients
– 1 kg de feuilles de manioc ou 2 paquets surgelés hors-saison
– 1 bonne pincée de bicarbonate alimentaire
– 1 ou 2 poireaux coupés en tronçons
– 2 – 3 oignons coupés en gros morceaux
– 1 aubergine africaine (facultatif)
– 3 – 4 gousses d’ail sans le germe
– 1 branche de thym – 1 feuille de laurier
– 1 à 1,5 kg de chinchards ou de mulet coupés en tronçons
– 1/3 litre d’huile de palme
– sel
– 1 piment « antillais »

Préparation
Hacher les feuilles fraiches lavées ou déballer les feuilles congelées et les mettre dans une cocotte avec les poireaux, les oignons, l’aubergine, l’ail et le bicarbonate. Choisir de préférence une cocotte en fonte, éviter l’aluminium. Couvrir d’eau, mettre à feu vif pour monter à ébullition et laisser bouillir gentiment 45 min à une heure. Ajouter un peu d’eau en cours si elle s’évapore trop, mais elle doit réduire tout de même. Remuer régulièrement.
– Laver les tronçons de poisson, les enrober de sel et les laisser reposer au réfrigérateur pendant que le pondu bout. La tête ne sert pas dans la recette.
– Ajouter le poisson et le piment sur le dessus des feuilles, et laisser mijoter 30 minutes (veiller à ce que le piment ne casse pas, je le retire toujours le temps de remuer et le remets ensuite).
– Retirer le poisson, en retirer les arêtes, l’effeuiller en morceaux et remettre dans la cocotte.
– Dans une casserole, faire chauffer l’huile de palme (si l’huile était solide, passer la bouteille sous l’eau chaude). Mettre la hotte à fond ou ouvrir les fenêtres. Faire chauffer à feu moyen jusqu’à ce que l’huile change de couleur – de rouge à jaune orangé. Attention, toujours surveiller cette opération, bruyante et impressionnante, que l’huile ne finisse pas par s’enflammer !
– Verser l’huile dans la cocotte, bien mélanger. Goûter, saler si nécessaire, laisser mijoter 15 minutes. Retirer le piment pour le servir à part, et à table !

Servir avec des chikwangues, un poisson braisé et le piment écrasé et salé.

La région des Grands Lacs (Afrique)

À l’instar des célèbres Grands Lacs d’Amérique du Nord, les Grands Lacs d’Afrique sont un système de lacs localisés en Afrique de l’Est. Orienté dans le sens nord-sud, cet ensemble révèle la partie méridionale de la Rift Valley. Il comprend le lac Victoria, le troisième lac du monde par sa taille. Les grands lacs sont (superficie / profondeur maximale) :

– Lac Tanganyika (32 900 km² / 1 433m)
– Lac Victoria (68 100 km² / 82m)
– Lac Malawi (30 900 km² / 706m)
– Lac Turkana (6 405 km² / 109m)
– Lac Albert (5 270 km² / 51m)
– Lac Édouard (2 150 km² / 117m)
– Lac Kivu (2 700 km² / 485m)
– Lac Kyoga (1 720 km² / 5,7 m)

Certains considèrent que seuls les lacs Victoria, Albert et Édouard constituent les Grands Lacs car ce sont les seuls qui se jettent dans le Nil Blanc. Les lacs Tanganyika et Kivu se jettent tous deux dans le fleuve Congo.

Région des Grands Lacs

Cette région est l’une des régions les plus fortement peuplées du monde avec une population estimée de 107 millions d’habitants. En raison de son ancienne activité volcanique, cette partie de l’Afrique est aussi l’une des régions les plus fertiles. Son altitude lui donne aussi un climat plutôt tempéré en dépit de sa localisation équatoriale. Ce climat facilite beaucoup l’élevage (le bétail reste à l’écart des maladies), en particulier de bovins et de chèvres.

De par la densité de la population et le surplus agricole de la région, la zone s’est fortement organisée en de nombreux petits États. Les plus puissantes de ces monarchies étaient le Rwanda, le Burundi, le Buganda et le Bunyoro. À l’inverse des autres régions d’Afrique, les anciennes frontières ont été souvent maintenues par les puissances coloniales.

Très convoitée en tant que source du Nil, la région intéressa longtemps les Européens. Les premiers à arriver dans la région en nombre furent les missionnaires. Ils connurent un succès limité dans la conversion des autochtones. Le contact accru avec le reste du monde conduisit à une série d’épidémies catastrophiques concernant à la fois les êtres humains et le bétail. La population de la région décrut énormément, jusqu’à 60 % dans certaines zones. La région n’est revenue à son niveau démographique précolonial que dans les années 1950.

Considérée comme une région avec un grand potentiel après l’indépendance, la région a subi au cours des dernières années des guerres civiles, des violences intenses et un génocide, qui l’ont laissé dans un grave état de pauvreté dont seuls le Kenya et la Tanzanie sont exempts.