L’épopée de Uber Eats et Deliveroo, où la livraison de repas pendant le confinement
Le confinement annoncé le 17 mars 2020 par le président de la République française préparait à un ralentissement certain des activités économiques dans tout l’Hexagone. Les restaurateurs, habitués à accueillir au sein de leur établissement les clients pour concocter leurs plats préférés, se sont retrouvés contraints de rechercher une autre alternative pour continuer à faire tourner leur affaire.
Pour bon nombre d’entre eux, la solution la plus viable se trouvait dans la vente à emporter et la livraison de repas à domicile pour se maintenir à flots jusqu’à l’annonce officielle d’un déconfinement prochain. Le rideau à moitié fermé et les fourneaux allumés, les professionnels de la restauration ont continué de cuisiner pour assurer une source de revenu indispensable.
Les services et autres applications spécialisés dans la livraison de repas à domicile, quant à eux, ont du faire face à une recrudescence massive d’inscriptions sur leurs plateformes. En effet, le gouvernement a autorisé, Uber Eats, Deliveroo à assurer les livraisons de repas en respectant, toutefois, des mesures sanitaires strictes. Les livraisons devaient s’effectuer sans contact, ainsi des zones de récupération des repas ont été aménagées dans les restaurants et une distanciation de deux mètres était requise pour tous les acteurs (restaurateurs, livreurs, clients) durant tout le processus d’acheminement. Sans rappeler le port du masque et les gants obligatoires ainsi que l’usage des gestes barrières qu’il faut assurer.
Se faire livrer des repas à la maison, mais pas que…
Alors que les hamburgers, nouilles asiatiques, poke bowls, crêpes et desserts sont déjà disponibles sur les applications dédiées, des nouveaux acteurs ont fait leur apparition : les supermarchés. Sous forme de paniers ou au détail Franprix et Monop’, se sont alliés à Deliveroo, tandis que les supermarchés Casino et Carrefour ont choisi Uber Eats en proposant tous types de denrées alimentaires et matériels : dentifrice, papier toilettes, chips et autre barres chocolatées peuvent maintenant être livrés en les commandant directement sur les plateformes.
Ces nouveaux services se sont ouverts pendant le confinement et c’est l’enseigne Casino qui a été pionnière en proposant des paniers d’une valeur de 25 euros le 3 avril desservis dans les grandes villes de France (Paris, Marseille, Grenoble, Nantes…) et Carrefour restant sur l’Île de France. Trois jours plus tard était au tour de Monoprix de proposer des paniers et une gamme de 80 produits à ses clients.
Les services de plats à domicile : quels avantages et inconvénients ?
Grâce à Uber Eats et Deliveroo les restaurants, chaînes et indépendants, ont pu continuer de répondre aux besoins de leurs clients et aussi de toucher une nouvelle clientèle. Même si Uber Eats et Deliveroo prennent une commission lors de la transaction, il n’en reste pas moins une aubaine pour les professionnels de la restauration qui peuvent rester ouverts en ces temps de crise.
Toutefois, les marges ponctionnées, qui s’élèvent à 30%, peuvent paraître parfois douloureuses quand elles sont comparées à celles affectées pour un repas consommé au sein de l’établissement. Mais en cas de situation exceptionnelle, la livraison de plats reste une solution appréciable. Les résultats restent tout de même concluants pour Uber qui selon les sources de Reuters affichent une hausse de 14% grâce aux livraisons.
Du côté des livreurs, ce n’est pas le même constat, beaucoup ont témoigné sur les conditions de livraisons, notamment sur la remise des repas aux clients. Des consignes parfois non respectées et un manque de soutien de la part des leaders du marché comme en témoignent certains livreurs dans un article paru dans Les Échos.
Etat des lieux post-confinement ?
Post-confinement, il est l’heure de faire le point et les activités sont toujours florissantes. Avec la reprise du travail dans les entreprises, la joie de pouvoir se retrouver entre amis et collègues sont d’autant d’opportunités à saisir pour continuer sur cette lancée. Les restaurants y ont pris goût et voient là un avantage conséquent en terme de chiffre d’affaires. Et certains vont plus loin en songeant à former leur propre flotte de livreurs. Cette option est à prendre au sérieux, car elle éviterait bien des problèmes post-confinement. Les retards, les absences ou des annulations essentiellement d’ordre logistique sont évidents et les applications peinent à organiser les shifts des livreurs qui sont en perpétuel mouvement passant d’un restaurant à un autre sans itinéraire planifié.
Affaire à suivre…
Image mise en avant : © Charles Deluvio – Unsplash